20 000 € pour 20 millésimes ?

20 000 € c'est la somme dont a besoin le vigneron ''Olivier B'' pour se relancer. Olivier B qui a fait des petits C, D, E sur Internet. Des douzaines de blogueurs, internautes, vignerons et amateurs de vin ont en effet relayé son message : j'arrête l'aventure, disait-il, c'est trop compliqué... Un soutien inédit a alors vu le jour, créant un précédent sur la capacité des blogs et forums consacrés au vin à influencer concrètement le réel des vignerons. Au-delà d'Olivier B, ce sera peut-être un tournant. Quant à ce dernier, il a besoin de 20 000 € pour envisager l'avenir sereinement. Alors, chèque ou liquide ? Olivier B, puis C, puis D...   Olivier B (ci-dessus de dos dans ses vignes) n'est pas un cas isolé, loin de là. Des vignerons qui galèrent, il y en a des brouettes entières. La viticulture, et l'agriculture derrière elle, n'est pas une voie tranquille. Et si 20% de la production mondiale de vin provient de France, il y a derrière ce gros pourcentage, des hommes et des femmes qui ne sont pas des numéros, mais dont les comptes en banque manquent souvent cruellement de numéraires... Ils galèrent, jusqu'à parfois commettre l'irréparable. Le plus souvent ils se contentent ''d'arrêter l'aventure''.   Et si Pierre Chanau, lui, n'est pas prêt d'arrêter l'aventure, les Olivier B, eux, le font tous les jours. Mais cet épisode, cette ''affaire Olivier B'' marquera peut-être un tournant dans le petit monde du vin. Les doutes légitimes quant à l'utilité ou l'influence des blogs et forums sur le vin en seront-ils levés ? S'est-il créé un précédent, après lequel plus rien ne sera tout à fait pareil ? Pourquoi pas… Il faut rappeler ici que les lecteurs du forum ''La Passion du Vin'' s'étaient déjà mobilisés avec succès en 2009 pour soutenir le vigneron Patrick Grisard (Château Cornélie). Mais cette fois, la diffusion est transversale. Le mouvement n’a pas de tête, il est purement Internet.     Olivier B relancé ?   Pour Olivier B, qui conçoit de beaux Ventoux en rouge et en blanc, quelque chose a bougé. Cet élan de solidarité issu exclusivement d'Internet l'a touché, bousculé, stupéfait. Du coup il hésite, aborde le problème sous un jour nouveau. Il se prend même à espérer. 20000€. C'est du concret, la somme nécessaire pour emprunter et acheter le hangar qui héberge ses vins. De quoi envisager l'avenir différemment. 20000€. Soit, à la louche, deux mille bouteilles de sa cuvée les ''Amidyves''. Ce n'est pas rien.   A ce jour, grâce à la réaction des blogs et forums, largement relayée sur les réseaux sociaux, il a déjà reçu des commandes pour un total de près de mille bouteilles. Ses vins devraient atterrir à Beaune, Bordeaux, Calais, Courbevoie, Dijon, Ermont, Lille, Metz, Montpellier, Nancy, Reims, Strasbourg, Tours ou Troyes, mais aussi en Haute-Savoie et en Charentes... C'est déjà presque la moitié du chemin. Et Olivier B confirme qu'il n'arrêtera pas l'aventure, notamment s'il peut acheter ce hangar, ôter cette épine de son pied. Il continuera, évidemment requinqué par tant de solidarité.     Paris glande-t-il ?   Paris n'a pas encore bougé, mais cela ne saurait tarder. Quelques blogueurs (Eva Robineau, notamment) sont en train de mettre en place une dégustation parisienne des vins d'Olivier B. Et ce dernier sera présent.   Une grande cave parisienne a d'abord été contactée... et nous attendons toujours son retour. Mais la dégustation n'en aura pas moins lieu : ce sera à L'Hédoniste !   Le lundi 31 janvier dès 18 heures, tous les blogueurs, forumeurs, amateurs, susceptibles d'être présents à Paris sont chaudement invités à participer à cet événement, et à le relayer largement. Ce sera une grande fête. Pas question de charité ici, plutôt un double-effet kiss cool : goûter et acheter de bons vins pour aider un vigneron à passer un cap difficile. Le relancer pour les 20 prochains millésimes... Sans oublier une seconde ceux, nombreux, qui vivent des situations similaires. Tous les vignerons sont des Olivier B en puissance.     Antonin Iommi-Amunategui ©Vindicateur, 01/2011