Pour le vin à l’école
A l’heure où l’on parle de supprimer l’enseignement d’histoire-géographie dans certaines séries de terminale, prenons le contrepied et demandons, presque ingénument, pourquoi le vin – cet objet culturel majeur – n’est pas enseigné au lycée ?
Cela ne fait aucun doute pour nous : l’œnologie devrait être un chapitre à part entière des cours d’histoire-géographie. Il faut donc, évidemment, maintenir l’histoire-géo dans toutes les séries et, par-dessus le marché, y serrer un beau chapitre sur l’œnologie.
Pourquoi il faut enseigner l’œnologie à l’école
A travers cet enseignement adressé à des jeunes gens, et au-delà d’un strict et bel apprentissage du puzzle des appellations, des terroirs et des cépages, un cours récurrent d’œnologie donnerait aux étudiants une vision différente – certainement assagie et ennoblie – de l’alcool.
Autrement dit, un tel enseignement irait dans le sens des combats publics liés à la lutte contre l’alcoolisme : le vin, et à travers lui l’alcool, devenu objet de culture et d’un certain respect, ne serait ainsi plus perçu comme un seul moyen de défonce.
Et pourquoi pas une option œnologie au bac ?
En plus de cet aspect de santé publique, il y a certainement un combat à mener en France pour donner aux jeunes générations – sans distinction de milieu, merci l’école publique – un aperçu à la fois rigoureux et relativement appuyé, de cette culture ancestrale du vin en France ; une culture qu’il ne faut pas laisser à la seule clique des nantis, ni à celle des chers crottés qui travaillent dans les vignes (ceux-ci ont du reste bien besoin que le vin retrouve des couleurs en France...).
Le vin est un objet culturel majeur en France, on ne le répétera jamais assez, que des années de lutte contre l’alcoolisme (certainement justifiées) et de nivellement par le bas dû aux froides techniques du marketing, ont mis à mal : aujourd’hui le vin, pour la plupart d’entre nous, ce sont juste des rangées de bouteilles dans les rayons des supermarchés… Il faut que ça change – il faut enseigner le vin à l’école. Et pourquoi pas une pétition ? Commençons-la ici et faites circuler.
Antonin Iommi-Amunategui
© Vindicateur, 12/2009