Pourquoi il ne faut pas boire de vin tous les jours

Un, deux voire trois verres de vin par jour, au cours des repas, est-ce souhaitable ? Nous pensons que non et nous nous expliquons. L’alcoolisme est une plaie, on ne s’étendra pas sur ce sujet. Mais, hors ces abus qui ne souffrent aucun débat, la banalisation du vin en tant que boisson « de tous les jours » nous semble également regrettable : non pas tant sur le plan de la santé (étant entendu qu’une quantité modérée de vin prise au cours des repas n’est pas néfaste) que sur celui de la qualité.     Le désir courtois appliqué au vin   Tout plaisir implique soit une relative rareté, soit une relative attente. Au Moyen-âge déjà, le désir courtois consistait à se faire la cour des lustres durant, avant de passer à l’acte. Il en va absolument de même pour le vin. Si chaque jour amène son lot de lampées, s’il n’y a plus ni rareté ni attente, si le désir de vin est satisfait au quotidien : alors la qualité du plaisir lié à ce breuvage dégringole, et cet acte censément de plaisir se pétrifie dans la routine… Les amateurs de vin devraient donc préserver un minimum le caractère exceptionnel de ce plaisir. Ils ne devraient pas transformer leur nectar de prédilection en un liquide ordinaire, consommé par habitude, non plus dégusté mais ruminé, jour après jour.   12 > 3 x 4   Autre facteur qui, selon nous, invite à préserver une relative rareté de consommation : l’argent. Partant du principe que la plupart des amateurs de vin n’ont pas les moyens d’ouvrir une belle bouteille tous les jours, l’équation est simple. Il vaut mieux en effet partager une bonne bouteille à 12€ tous les 3-4 jours qu’une bouteille à 3-4€ chaque jour… Certes, il existe de bons vins à 4€  (une trentaine sont indiqués sur Vindicateur) mais si l’on se cantonne à cette gamme de prix, on passe fatalement à côté de beaucoup, beaucoup d’autres vins.   Antonin Iommi-Amunategui © Vindicateur, 07/2009